Nicolas Danel

GR 20 finisher, co-organisateur de la crête des Vosges

Je suis Nicolas Danel, je suis né à Valenciennes dans le Nord. J’ai une femme Raphaëlle et 2 enfants Louise (10 ans) et Jules (7 ans) qui sont mes grandes passions. Je vis à Strasbourg et je travaille chez Adidas, marque qui équipait l’année de ma naissance le SC Bastia lors de la mythique campagne Européenne de la saison 1977-1978. J’ai des plaisirs simples: j’aime passer du bon temps avec ma famille, mes amis, faire du sport…et j’étais heureux de découvrir la Corse. Son voeu était de rencontrer un Corse qui lui parlerait avec plaisir et fierté de son île de beauté, de sa culture et peut-être aussi de Claude Papi et de Charles Orlanducci…

Je soutiens la cause de l’Inclusion (d’abord HI puis Autisme Ambition Avenir car ce sont des organismes qui se battent pour l’éducation inclusive. Un défi immense de par le monde mais ici aussi en France en 2021! Je participe parce que Christophe m’a sensibilisé à cette cause qui le touche personnellement. Que c’est un ami et qu’il m’a demandé de venir. Et qu’il était impossible de réunir 8 amis disséminés de par le monde. Donc il l’a fait.

Ce que disent ses camarades de son GR:

Nicolas alias Dandy, fut l’ami solide de cette cordée, le compagnon idéal au service de l’équipe à chaque instant. Il n’a eu de cesse que de nous épater en se situant, selon son humeur aux postes avants, centraux ou arrières apportant des bidons aux âmes en détresse ou des mots réconfortants à ceux qui parfois flanchaient de fatigue. Aussi agile qu’un cabri, aussi rusé qu’un renard, aussi affamé qu’un bouquetin, il a avalé les kilomètres, les dénivelés positifs et les blagues douteuses de ses camarades avec une facilité déconcertante. Lui qui avait peur de ne pas être à la hauteur finit -sans forcer- meilleur espoir de ce GR, à une seule marche du meilleur grimpeur. Jamais de mémoire de corse, on a vu quelqu’un suer aussi peu, à part François Dhaene, recordman de ce parcours et nordiste comme lui. Humble face au défi qu’il l’attendait, il s’est métamorphosé en leader naturel sur les sentiers corses pour devenir Mister September et celui qui d’une main nourrit les bêtes sauvages affamés et qui de l’autre tient sa chaussure près du corps. Dandy a préparé son GR20 en étant le plus affuté de cette cordée, à tel point que son sac de 7kilos -à peine autant que le seul short d’un autre Nicolas-, lui servait surtout à rester coller au sol en cas de rafale de vent.

Dandy sera au départ du WHW en 2022 et de la crête des Vosges en 2021 dont il est co-organisateur en chef avec Samuel. C’est bien entendu un honneur et un privilège ultime que de le voir s’engager de nouveau à nos côtés et de surcroît non loin de ses terres alsaciennes.

Alexandre Guilluy, alias Poney

GR 20, Finisher

Engagé sur le trail 2021, dans les Vosges

Le GR20 fut un immense défi sportif. Crapahuter pour valoriser les qualités des enfants avec des besoins particuliers et cesser de parler uniquement de leurs faiblesses. Voilà un beau programme pour un poney épris de liberté et de différences. Né à Lille, j’ai grandi à Etaples petit village de pêcheur du Pas de Calais, ai partagé des beaux moments et quelques années avec des gamins des rues au Brésil, en Inde et des gars fragiles en France. Aujourd’hui, papa de deux enfants magiques et marié à Gé la formidable, j’ai co-fondé une entreprise qui collecte et composte. Et compostera bientôt les couches-culottes usagées …Merci par avance à Kriss Massoni, carnavaleux au grand cœur et aux jambes de feu de nous avoir réunis !

Ce que disent ses camarades de son GR:

Descendant plus vite qu’un torrent dans la montagne, Alex (alias Poney) fut l’éclaireur et la conscience éco-responsable de cette aventure. Il avait déjà parcouru le sentier au complet en un temps record et avait envie de remettre le couvert ( il a d’ailleurs permis plusieurs fois à ses camarades de bénéficier aussi de la chaleur d’un repas lors d’arrivées tardives, alors que lui avait déjà pris sa douche, bu 3 Pietra et fait une belote). Sans conteste le meilleur descendeur de cette épopée, Alex a aussi illuminé nos journées de son sourire, de ses conseils, de sa bienveillance naturelle tout simplement. Jouant un rôle rassurant auprès des moins aguerris, Alex était finalement pile poil dans le prolongement de ce qu’il est dans la vie: un être hors norme avec un coeur si gros que non seulement il nous enveloppait tous, mais il nous mettait parfois 1h30 dans la vue sur les étapes quand, parfois, il décidait de se dégourdir les jambes. Le Miguel Indurain du peloton, c’est bien lui. Il est aussi celui qui ouvre dans le calendrier 2020 la décennie de la meilleure manière qui soit.

Magic Alex sera présent au départ du circuit de la crête des Vosges en solidarité avec Autisme Ambition Avenir.

Samuel Weil

GR20 finisher, co-organisateur de la Crête des Vosges 2021

Samuel Weil, chti pur et dur et amoureux du trail et de la nature, j’ai participé a ce GR 20 parce que ce genre d’aventure humaine d’une semaine entre potes a 40 ans est tellement rare et inspirant , a fortiori dans le plus beau cadre du monde! Je soutiens HI car c’est impensable de nos jours d’exclure d’un système scolaire et de stigmatiser des enfants qui n’ont rien demande, et qui n’ont de fait pas le droit d’accéder a une éducation normale.

Ce que disent ses camarades de son GR:

Samuel a survolé ce GR avec talent en finissant meilleur grimpeur de cet Everest. Non seulement il a réussi à arriver aux refuges systématiquement en 1ère ou 2ème position pour profiter évidemment de Pietras bien fraiches, mais il a aussi parcouru quelques portions de ce GR en courant dans les montées (oui vous avez bien lu) avec un sac de plus de 12 kilos. S’il avait optimisé le poids de son sac, nous pensons que François Dhaene et Killian Jornet blêmiraient devant la performance physique et mentale hors norme du texan. Toujours prêt à sortir sa trousse à pharmacie pour quiconque en fait la demande -ou pas- dans les refuges (voir ci-dessous).

Il a aussi su mettre à profit son expérience de trailer pour absorber les chocs monstrueux qu’il a pris dans les chevilles sur le chemin des crêtes. Vaillant guerrier de ce GR20, il fut avec Alex, celui qui était le mieux préparé à toute éventualité.

Reconnaissable à ses maillots de foot (Argentine, RC Lens), il arborait aussi fièrement au poignée une serviette éponge qui apparemment lui donne cette force de superhéros. Samuel sait rassurer ses coéquipiers, joue collectif et plusieurs fois a aussi accompagné la voiture Baloo. Les seuls et rares moments où nous avions du réseau sur le GR; il les exploitait pour nous tenir informé des derniers résultats sportifs.

Bref , ce Samuel est un guerrier au grand coeur. Il co-organise le prochain circuit avec Nicolas dans le même esprit qu’un bûcheron vosgien. Après tout quoi de plus normal que de se retrouver sur une terre mythique pour une légende vivante ?

Sébastien Jonvel

SebaStien Aka sebass

Héro absolu sur la planète de ses 4 lardons devenus grands sans crier gare, Sebass est le champion Sans condition de la transmission de ses passions. Musique, ski, surf, kite surf, bonnes blagues et petite bière, tout est pointé, checké, ou en-passe-de-l’être, ou en gestation. Bref.

Captain Jonvel emporte toute sa team dans ses idéaux. Docteur Stange de la rénovation, donnez lui un crayon et une gomme et il sera aussi capable de transformer un taudis en palace ou une poubelle en château en un battement de cils de sa femme qui voulait juste une plus grande salle de bain. Tant qu’à faire, il y mettra un sauna.
Depuis 3 ans, il a troqué sa chemise verte Leroy Merlin contre une casquette brodée d’un Mystérieux M. cela le ravit de pouvoir exercer ses talents seul maître à bord de son vaisseau et de faire régner l’ordre, la Bienveillance et la mesure sur sa galaxie, pendant de longues années à venir.

Quadri-triathlete, des branchies dans le dos et des pédales aux pieds il est capable d’enchaîner 1,9km de natation, 80kms de biclou et 21km de course les yeux fermés et les doigts dans le nez, à peine essoufflé. Sans parler du dernier eco trail, 31km, sans entraînement et qq kgs de trop, que personne n’a remarqué. Super héros je disais


Christophe Masson

GR 20 finisher, Participant Ecosse 2020

Breton de naissance, vadrouilleur dans l’âme, je collectionne les défis comme certains les papillons et me montre très confiant dans la réalisation de cette épopée solidaire. Travaillant pour Humanité et Inclusion (Handicap international) au Canada, j’ai trouvé un sens à mon développement professionnel actuel en œuvrant aux côtés des personnes handicapées et des populations vulnérables. Je me bats pour une éducation inclusive, tant pour le plus jeune de mes fils, que pour celles et ceux qui n’ont pas toujours droit de citer. La cause de ce GR20 est donc un peu (beaucoup) la mienne. Mon surnom de Massoni (pour les intimes), ou Srceran (pour les plus intimes encore/ Natasa ma dulcinée) fait référence à un tee-shirt Tête de Maure que j’arborais fièrement en classe prépa, bien que n’ayant jamais mis les pieds en Corse avant ce GR. Ce GR20 a donc permis 20 ans après, de confirmer officiellement ma venue sur l’Île de Beauté sur l’un des plus beaux et plus durs sentiers du monde entouré de belles âmes.

Ce que disent ses camarades de son GR:

Christophe alias Massoni, alias notre guide: celui qui a réussi à réunir des amis disséminés de par le monde et dont certains ne s’étaient pas vus depuis plus de 15 ans. Celui que ses camarades ont voulu suivre. Même sur le chemin de randonnée réputé le plus dur en Europe. Ou dans ses idées les plus farfelues comme de les faire poser nus sur un calendrier! Car c’était pour lui et pour une noble cause. Une cause qui le touche personnellement: l’inclusion. Un vrai défi que Christophe n’avait jamais évoqué ou si peu. Mais il eut l’occasion et l’envie de le faire sur les chemins de Corse. Expliquant les difficultés et les inquiétudes que vivent les parents d’enfants touchés par un handicap. Et donnant tout son sens à cette aventure visant à récolter des fonds intégralement reversés à l’ONG Humanité & Inclusion. Christophe aura souffert sur la route du GR20, arrivé en Corse depuis Montréal fatigué par le voyage et le décalage horaire. Fatigué et sans son sac qui s’était perdu lors d’une correspondance. Fatigué et touché par un ennui de santé l’obligeant à porter des pantalons et des hauts à manches longues en pleine canicule pour se protéger du soleil. Fatigué mais vaillant. Le plus vaillant d’entre tous. Et des images de lui restent gravées. Son courage lors de la terrible descente menant au refuge d’Asco Stagnu par exemple. Une descente interminable et dure. Tellement dure. Il s’arrêta d’ailleurs à plusieurs reprises, le visage livide, l’air presque sonné, silencieux. Mais il repartit à chaque fois, courageux et animé par une force qui devait se prénommer Natasa, Benjamin ou Gaspard. Et des mots de lui restent gravés. Son discours au départ de cette aventure avec un mot pour chacun de ses camarades par exemple. Ou encore lorsqu’au détour d’un chemin il déclara: “la différence entre l’homme que l’on est et celui que l’on rêve d’être est ce que l’on fait”. Tu fais de belles choses Christophe. Et tu fais faire de belles choses à tes camarades qui ressortent grandis quand ils empruntent pour quelques pas ta route. La route de Massoni. La route de l’inclusion. Merci Christophe.

le GR20, tranches de vie…

LE GR20, vu de l’intérieur (par Christophe)

 « L’action est la véritable fête de l’homme authentique »

16 mois de préparation, d’échanges WhatsApp, Facebook, Skype et centaine de courriels (et même la création de ce site web) ont été utiles pour assurer la coordination de ce groupe d’amis disséminés à travers le monde et qui pour certains ne s’étaient pas revus depuis plus de 20 ans. Nous étions cependant tous bien présents le 30 juin dernier à Calenzana avec la ferme intention de rallier Vizzavona le samedi 07 juillet 2019.

Si maintenir  – ou développer – une bonne condition physique a été au cœur de notre préoccupation ces derniers mois, nous avions surtout comme motivation principale celle de nous réunir autour d’une cause qui nous tenait à cœur et pour laquelle nous avons collecté des fonds au profit HI Canada: l’éducation inclusive. Le résultat ? Un très beau succès puisque presque 8000 $ ont été collectés dans plus de 15 pays auprès de 84 contributeurs. De São Paulo (Brésil) à Strasbourg (France) en passant par Munich (Allemagne), de Hong-Kong (Chine) à Montréal (Canada) en passant par Lisbonne (Portugal), Santiago (Chili) et St Denis, (France) l’équipe du Prochain Défi a boosté son reseau et uni ses forces et son énergie pour HI.

Christophe, responsable des partenariats philanthropiques chez HI Canada a été l’étincelle de cette initiative solidaire : « Je vis à Montréal avec ma famille et mon 2ème fils, qui présente des défis, va dans une classe adaptée au sein d’une école classique. Si la différence est ici considérée comme une richesse, imaginez une seule seconde, celles et ceux pour qui ce n’est pas le cas et dont la prise en compte est soit inadaptée ou au pire inexistante. C’est malheureusement une abrupte réalité pour 32 millions d’enfants dans le monde qui ne vont pas à l’école. Se réunir pour lever des fonds pour financer les programmes d’éducation inclusive  proposés par HI nous est apparu comme une évidence et nous a permis de nous recentrer sur une valeur essentielle, moteur de notre amitié: la solidarité. »

Concrètement, comment s’est passé ce défi ?

Mythique et impitoyable le GR20 ne livre ses plus beaux atours qu’aux courageux marcheurs qui, avec humilité et détermination se frottent à lui. C’est –quand même– le sentier de grande randonnée le plus dur d’Europe. Pour une première, nous n’avions pas fait les choses à moitié et disons le tout de suite, on en a rééellement chié bavé sur ces sentiers corses, à la fois exigeants, techiques. La canicule de fin juin-début juillet est aussi venu rajouter deux risques supplémentaires: le manque d’eau et le risque d’orage.

Préparer le GR20 à distance et les étapes est une chose, marcher entre 9h et…14h (oui oui) par jour en est une autre ! 🙂 Je vais donc, rapidement vous le faire vivre jour par jour en quelques lignes.

30 juin:  Montréal- Francfort-Paris-Nice- Calvi

Première surprise pour moi à l’aéroport de Calvi: mon sac à dos manque à l’appel. Bon, vu les correspondances, au final c’était presque couru d’avance. Ça part mal pour l’étape du lendemain matin ! Le sac localisé par Air Corsica est resté à Nice et comme il n’y qu’un seul vol par jour, je le récupèrerai le lendemain à 16h30.  Qu’à cela ne tienne, je suis d’un naturel plutôt optimiste et relax sur ce coup là. Je décide donc de partir avec mes camarades sur la première étape, symboliquement pour être tous ensemble tout en sachant que je devrai redescendre puis remonter le soir au refuge avec Nico. La vie c’est parfois + simple quand c’est minimaliste. 🙂

avant de redescendre chercher mon vrai sac à dos à l’aéroport…

1er juillet: Calenzana-Ortu Di U Piobbu.

1360 de dénivelé positif (d+). Temps de marche ciblé: 6h30. “Petite” mise en jambe pour tous ceux qui ont un décalage horaire. Le refuge a brûlé en mai dernier, on dormira en tente. Cette premiére étape fut assez roulante (“tant que ça monte…on monte !” ) , il y a quand même eu des écarts de 1h30 à l’arrivée et je suis redescendu (après 1000m de d+) à l’aéroport, récupérer mon sac à dos (oui il était là :-)) Nous sommes ensuite remontés via la liaison Bonifatu-Ortu (980 de d+) avec Nico pour arriver vers 20h30 au refuge (juste avant la nuit). Repas et dodo. La soirée fut très courte. 

02 juillet: Ortu Di U Piobbu- Ascu Di Stagnu (Etape doublée).

Départ au petit matin depuis Ortu

Les choses (très) sérieuses commencent.  1580 de D+ sur la journée. Temps ciblé: 10h10 avec variante Bonifatu (ce que j’avais monté la veille, je le redescends le lendemain matin) pour aller chercher le refuge de Carrozzu le midi. Cette étape fut dantesque à bien des égards et a laissé beaucoup de traces physiques sur le groupe. Nous mettrons au total 12h30 car nous nous faisons surprendre par quelques gouttes de pluie au passage du col et les pierres deviennent glissantes (et la descente beaucoup plus dangereuse sur cette partie réputée difficile). Le rythme de la montée précédente, la chaleur et les passages techniques après la passerelle de Spasimata annoncaient déjà une journée de grosse galère pour au moins l’un d’entre nous (Nicolas). Il arrêtera le soir par peur de se mettre en danger. Du haut du col jusqu’au refuge plus bas, il nous faudra encore 2h30 pour descendre. Nous dormirons aussi en tente car il y a – selon les randonneurs croisés et les infos sur le site du PNC- des puces de lit partout dans les refuges. Nous prenons la décision le soir, pour rassurer l’équipe et ne pas se blesser sérieusement (le but étant d’arriver en entier) de monter au village de Calasima (le plus haut village de Corse) le lendemain et de nous rendre à Ciottulu di U Mori via une bergerie ou nous ferons étape le midi plutôt que de monter à 2700 m ou prendre le Cirque de la Solitude (fermé depuis l’accident mortel de 7 randonneurs en 2015). 

Impressions après une journée de malade…! Avant d’arriver au refuge d’Asco le 02 juillet 2019.

03 juillet: Calasima- Ciottulu di I Mori

La montée de Calasima jusqu’aux bergeries d’Avalone (30 mn pas loin du refuge de Tighettu ou nous aurions dû arriver) se fait sans grande difficulté et avec le sourire. Gros repas le midi et départ vers Ciottulu (avec l’orage juste derrière nous). On range les bâtons de randonnées (histoire de ne pas attirer la foudre – voir la vidéo ci-dessous) et – coup de chance- l’orage s’éloigne tout doucement mais sûrement (oui on compte les secondes après chaque grondement de tonnerre). Le refuge est celui qui est le plus haut du GR et le drapeau québécois flotte fièrement sur le toit (des randonneurs québécois ont fêté la St Jean la semaine qui précède). C’est bon signe et nous arrivons enfin après une petite dizaine d’heures de marche à profiter d’une vue magnifique sur la chaine de montagnes corses.

Oui on regarde le ciel pour se préparer à l’orage qui est derrière nous. Ranger les bâtons est un impératif !

04 juillet: Ciottulu di I Mori- Manganu

magnifique vue sur la chaine de montagne corse depuis le refuge de Ciottulu

Départ “tardif” à 6h du matin pour 23km de randonnée mais “seulement” 650 de D+. On récupère des jours 2 et 3. (enfin façon de parler). Ce 4ème jour marquera les esprits mais peut-être moins les corps. Petite anecdote au petit déjeuner, nos sandwichs de la veille ont fini dans les ventres de bouquetins qui sont venus nous visiter pendant la nuit. (horrible nuit d’ailleurs puisque ce fut un concert de ronflements). Les premiers randonneurs à partir se sont levés à 4h15 et quelqu’un a pris mes tongs pour les siennes et est parti avec. Je me retrouve avec des tongs taille 41 (je chausse du 46). Bref ! 🙂 On passe des endroits magnifiques et on croise des légionnaires qui s’entrainent avec des sacs à dos de 14 kilos à courir comme des malades  en montagne. On arrive sur des plateaux herbeux avec des chevaux sauvages et toujours une chaleur infernale. On boit chacun environ 3 litres d’eau par jour et on remplit nos gourdes dans les sources que l’on croise un peu plus fréquemment désormais. On arrive au refuge épuisés après cette journée et profitons d’une douche bien fraiche pour nous remettre les idées en place ! La bonne nouvelle ? Je retrouve le détenteur de mes tongs et lui rend les siennes. On boit un coup pour fêter ça ! 

05 juillet: Manganu – Onda (étape doublée)

Seulement 12h30 de marche (et d’escalade). Oui seulement. 😉 Notre énergie n’a d’égale que notre motivation pour aider les enfants en situation de handicap à aller à l’école. On part donc à la frontale le matin vers 5h30 et on se rend à 2229 m d’altitude pour admirer les lacs de Melo et Capitello. C’est juste magique et magnifique. Ensuite on redescend vers le refuge ou on mangera le midi (Pietra) et on ne mets “que” 7h pour faire cette première étape du jour. Ce n’est malheureusement pas le cas d’un autre Nicolas (oui il semble y avoir une malédiction sur les Nicolas) qui arrive bien après nous avec les pieds en sang. Les ampoules soignées (et multiples Compeed) n’y font rien. Il mesure 2m notre Nico, mais il a besoin de repos et on voit qu’il a été au bout. On prend le temps qu’il faut avec lui mais il est clair qu’il faut trouver une solution car il nous reste encore de a marche et il est déjà 14h30. Au delà des risques d’orage et des arrivées nocturnes, il faut aviser. La montagne reste un terrain de surprises et dangereux. Alors on prend le sentier des crêtes qui nous permet théoriquement de raccourcir l’étape de 2h. On montera un peu plus haut, ce sera plus technique mais vu le timing on ne peut pas prendre le risque d’arriver trop tard. Finalement, on mettra pas loin de 5h00 sur les crêtes avec Samuel qui se fait une belle entorse à la cheville dans un passage technique et Xavier vient de découvrir que les crêtes finalement, très peu pour lui. Il est vrai que un pas à côté ou un moment d’inattention et c’est la chute qui fait mal ou alors très mal. Donc on reste ensemble et on s’attend, on avance.  Le vent n’arrange rien. Cette étape est donc une souffrance physique et psychologique. On croise un troupeau de moutons avec une bergère, téléphone portable vissé à l’oreille (oui on capte la 3G sur les crêtes, c’est vraiment haut) et elle nous dit qu’on est plus très loin. Humour corse ou pas, 2h plus tard on arrive au refuge. Il est environ 20h15 et on est juste rincés. Pas le courage de prendre une douche froide on mange et on file au lit. Je ne me suis jamais endormi aussi vite je pense.

06 juillet: : de l’Onda à Vizzavona. Dernière étape de notre GR20 en Haute Corse en roue libre avec “seulement 700 de D+” et 1200 de D- et 10km (ou 8h30 de marche). 

Démarrage aux aurores (6h) avec un petit déjeuner très light .Aujourd’hui c’est la fin de notre défi solidaire pour HI. On monte durement au sommet mais en allant curieusement assez rapidement car on y passe 1h plus vite que le temps de référence. On se pose là et on démarre la lonnnnnnnnngue descente vers Vizzavonna. Tout va bien. Les jours passent et on s’est aguerris. Ma crainte était vraiment que quelqu’un se blesse sérieusement, après tout je les avais entrainé dans un truc de dingue, ça n’arrivera pas. (OUF!) Derniers échanges et repas partagés avec les randonneurs qu’on a croisé ici et là (Salavatore et même des personnes qui avait assisté au discours de kick off à Calenzana) dans les refuges et qui terminent aussi là bas. Les paysages sont à couper le souffle, il fait chaud mais on n’aura pas le temps de se baigner dans les vasques: le train pour Ajaccio part de la gare de Vizzavona à 14h21. On arrive à Vizzavona, épuisés mais tellement heureux vers 13h15. Gros repas ! Et beaucoup de bières et d’Oranginas au menu pour récupérer.

Aguerris, on commence à monter comme des pros les 700m de D+ en guise de petit déjeuner en arrivant 1h avant le temps de référence au sommet.
Une photo pour la légende. Notre dernière étape. Les jambes sont lourdes, le coeur léger.
Arrivée à Vizzavona. GR20 partie Nord complétée !

Nous sommes allés au bout du défi et de nous même pour HI. Ce fut grandiose et magnifique. On récupère du réseau 3G et les dons affluent sur la campagne les 06 et 07 juillet. On dépasse les 7800 $ le soir du 07 juillet ! On parle même de nous dans la Voix du Nord, un journal du Nord de la France.

La Voix du Nord parle de nous !

Repos à Ajaccio et repas de célébration le soir !

Célébration à Ajaccio ! On l’a fait, on a enfin pris une douche chaude ! 🙂

07 juillet: Dodo, Repas du midi ensemble et chacun repart chez soi avec la fierté du devoir accompli. Quelle aventure !

Haut, de gauche à droite:
Nicolas (alias Dandy), Xavier (alias Baloo), Alexandre (alias Poney), Nicolas (alias Boubou)
Bas, de gauche à droite
Nicolas (alias Kub), Christophe (alias Massoni ou Chris), Sabri (alias Sbac), Samuel (alias Tex)

Ce fut une expérience tellement enrichissante, un moment suspendu hors du temps. Merci de m’avoir lu jusqu’ici !

Chris, le 26 janvier 2020

Xavier Boelle, GR 20 Finisher.

Xavier, parisien de naissance, lensois et chilien d’adoption fait ses premiers pas dans le monde de la randonnée avec toute l’énergie et la joie de retrouver ses amis sur la route du GR 20 et autour de la cause de l’éducation inclusive. Parcourir le G20 représentait un vrai un gros défi pour lui qui accumule les claquages et élongations en descendant les escaliers…mais Xavier avait eu l’intelligence de mettre à profit le temps qui le séparait du défi pour se préparer et faire plus que bonne figure. Pour lui, ce défi corse représentait surtout le plaisir de soutenir la belle cause de l’éducation inclusive et de reprendre la route avec 7 merveilleux compagnons.

Son GR20 vu par ses camarades:

De la voiture Baloo (son surnom) au départ de Calenzana, il est devenu au fil des km et de la montagne corse la révélation de ce GR en étant la preuve vivante que la folie se porte parfois aussi bien qu’un polo Lacoste. Il n’a jamais rien lâché malgré des moments de doute notamment sur les crêtes avant d’atteindre le refuge de l’Onda, mais a su se dépasser pour arriver non seulement en entier à l’arrivée, mais avec en plus la satisfaction d’avoir pu partager avec ses camarades sa connaissance théorique du parcours et plus particulièrement ses variantes. S’il a été sans conteste la révélation du GR, il a aussi été le plus flamboyant à Ajaccio, oubliant les dénivelés positifs pour enchainer les descentes dans les bars. Baloo fut grand et il sera de la partie sur le West Highlands Way, toujours pour HI et l’éducation inclusive. Quelle chance !